Le bien-être peut être activé…. Ou inhibé

Le bien-être a longtemps été considéré comme un concept. Au mieux, il était réduit à un état d’esprit que l’on « avait » ou non !

De fait, il y avait deux catégories de personnes : celles qui connaissaient cet état de bien-être et les autres… Ces dernières sont souvent les plus nombreuses !

Les découvertes sur l’ADN expliquent même que certains gènes seraient à l’origine de l’état d’anhédonie (incapacité à éprouver le moindre bonheur) !

Ce constat nous enfermait alors dans un fatalisme et une position de victime très anxiogène face au bien-être.

Heureusement, une autre voie se dessinent depuis quelques années grâce à l’épigénétique. En effet, l’épigénétique montre que dans certains cas notre comportement agit sur l’expression de nos gènes. Il existe des gènes appelés « gènes régulateurs » qui inhibent ou activent le gène codant pour une fonction (exemple: gènes du plaisir : s’ils sont présents chez certains, ils peuvent s’exprimer ou non). C’est bien l’environnement qui « déclencherait » leur expression ou au contraire pourrait l’inhiber.

Par ailleurs,  nous avons les méthodes qui nous disent que la clé est le changement de notre état d’esprit. Ces méthodes promeuvent la  pensée positive et remettent en question le déterminisme de cet état de bien-être.

Mais alors comment ma vision de la réalité peut influencer le fonctionnement de mes organes ?

L’esprit cartésien que j’ai, avait besoin de « comprendre ». Pourtant, j’avais déjà observé de manière empirique comme certains d’entre vous, une sensation de bien-être avec disparition souvent d’un « poids » sur l’estomac grâce à un échange avec un proche ou un collègue qui nous aide à déplacer notre point de vue face à une situation problématique.

Dans certains services hospitaliers, notamment la réanimation pédiatrique, les médecins savent que la chance de survie des prématurés est aussi largement influencée par la présence des parents, sans parler de l’effet placebo et nocibo qui est observé par le système médical sans pouvoir le quantifier et encore moins l’utiliser de manière scientifique.

L’esprit aurait donc un fort impact sur les fonctions métaboliques.

A contrario, l’esprit peut nous influencer aussi en bousculant nos habitudes alimentaires. Nombre d’entre nous avons une alimentation perturbée lors de  périodes de stress soit par l’augmentation ou par la diminution des quantités ingérées voire par la modification de la qualité des aliments (attirance pour le sucré, le « gras »). 

Ainsi, même si nous pouvons constater l’influence du stress psychologique sur notre alimentation, l’inverse est plus difficile à concevoir.  Certaines personnes ont changé leur alimentation pour réduire leurs douleurs inflammatoires et ont récolté en plus un meilleur moral.

Cette approche plus « corporelle » aujourd’hui vient à son tour remettre en perspective l’influence absolue de l’esprit sur les fonctions métaboliques du corps. Le corps pourrait favoriser l’état d’esprit. Des approches millénaires avaient déjà pris en compte l’importance du corps dans le bien-être. En effet,  les gymnastiques corporelles de la médecine chinoise ou ayurvédique (médecine indienne) grâce respectivement au Taï Chi et au Yoga ou encore la méditation,  auraient des effets sur les fonctions métaboliques (digestion, sommeil…) constatées au travers de différentes études plus ou moins récentes.

Mais comment notre alimentation notamment peut-elle avoir une influence positive sur nos pensées?

Une partie des réponses se trouvent dans notre deuxième cerveau, situé dans l’intestin qui est peut être le cerveau le plus important au regard de la notion de bien-être puisqu’il serait à l’origine de 95% de la sécrétion de la Sérotonine, hormone très importante dans la régulation de notre humeur.

Nous pouvons remercier les neurosciences qui remettent bien en perspective la suprématie de notre cerveau « d’en haut ».

Alors comment l’alimentation joue un rôle sur notre humeur ?

Ce sont nos hôtes qui s’activent pour notre bien-être, nos milliards de bactéries qui forment le microbiote intestinal. Une série d’expériences réalisées sur les souris dépourvues de microbiote montrent qu’elles deviennent plus anxieuses, sensibles au stress si on les dote du microbiote de souris « anxieuses ». Plus étonnant encore, à l’inverse, ces souris redeviennent actives et curieuses de leur environnement  si on les dote du microbiote de souris aventureuses.

Des  expériences ont été alors prolongées à l’homme concernant dans un premier temps le lien entre obésité et microbiote avec des premiers résultats encourageants.

L’hygiène intestinale aurait alors un impact sur le moral par circuit endocrinien et par  la voie nerveuse via la sérotonine notamment et le nerf vague. Ce dernier serait un vrai « pont » entre nos « deux cerveaux ».

D’autres disciplines, comme la cancérologie ou la rhumatologie ont observé et établissent des liens métaboliques entre l’alimentation et l’apparition de douleurs, le Dc Seignalet explique le mécanisme de façon claire et légèrement vulgarisé dans son livre « l’alimentation ou la troisième médecine » en redonnant ses lettres de noblesse à la nutrition dans la lignée d’Hippocrate « que l’aliment soit ton premier remède ». Les mécanismes de l’inflammation peuvent en effet être influencés par notre alimentation.

De manière empirique, la médecine chinoise avait déjà établi un lien entre l’intestin qui est relié à l’émotion de la nostalgie voire du repli sur soi, de l’état dépressif lorsqu’il est perturbé… Une étude américaine insolite menée en 2003 a montré que les personnes qui présentaient un score de bonheur plus importantes sont moins souvent tombées malades !

Cet organe, l’intestin joue un rôle important dans notre immunité c’est-à-dire notre capacité à nous défendre contre les infections.

Ainsi, « l’état d’esprit » impacterait notre métabolisme et en retour notre métabolisme, et notamment celui de l’intestin, influencerait notre moral.

En effet, différentes études conduisent au constat que l’état positif diminue notre sécrétion de cortisol (hormone du stress) ainsi que notre pression artérielle et notre rythme cardiaque.

Alors même si nous avons des prédispositions au bonheur, nous sommes aussi équipés d’une certaine « plasticité » qui nous permet d’influer sur notre capacité au bonheur.

Alors comment faire pour cultiver le bien-être et récolter tous ses bienfaits ?

Cultiver l’optimisme sans excès oui mais aussi la reconnaissance, le remerciement.

Par ailleurs, différentes études menées sur l’impact de la méditation ont prouvé que cette pratique aurait un impact sur le ralentissement du vieillissement cérébral et diminuerait les effets du stress avec une observation factuelle de la diminution de l’amygdale, une glande incriminée dans les mécanismes de la peur, grâce à l’I.R.M.

Il suffit de trouver la forme de méditation qui nous correspond. La première étape de la méditation est certainement la respiration, réapprendre ce geste si simple, automatique et pourtant primordial.

Alors activons notre bien-être, soyons des êtres positifs au travail…. Et en dehors !

Sources :

https://www.letemps.ch/sciences/2015/01/16/microbes-manipulent-cerveau

http://www.lesechos.fr/04/09/2015/lesechos.fr/021305306394_la-meditation-validee-par-les-neurosciences.htm#xtor=EPR-3-[envoi-ami]#ioika4YQEyRDRx75.99

http://www.huffingtonpost.fr/paula-davislaack/dix-choses-que-les-gens-heureux-font-differemment_b_2469828.html

http://www.meditationfrance.com/dossiers/meditation-science.htm

https://www.psychologytoday.com/blog/use-your-mind-change-your-brain/201305/is-your-brain-meditation

http://www.journaldelascience.fr/cerveau/articles/meditation-modifie-durablement-fonctionnement-cerveau-2814

Revue « la recherche » avril 2016 N° 510 p.4 p.8 entretien avec Karine Clément qui dirige l’institut de cardiométabolisme et nutrition de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris.

Revue « Science et vie » N°1181 Avril 2016 et hors série n°275 Juin 2016.

« L’alimentation ou la troisième médecine » Dc Jean Seignalet et préface Pr Henry Joyeux.

Neurosciences, à la découverte du cerveau 3ème édition editions Fradel Marck F. BEAR, Barry W. CONNORS, Michaël A. PARADISO

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