Surcharge cognitive : comment protéger son cerveau ?

Notre espace de travail ne cesse d’évoluer et cela modifie notre manière de travailler. Notre environnement est rempli d’écrans, de sollicitations, de notifications et leurs effets sur notre santé et sur nos performances apparaissent.  Notre cerveau, outil de travail à part entière, est menacé de surcharge cognitive.

Qu’est-ce que la surcharge cognitive ?

Lorsque l’on exécute une tâche les informations nécessaires à son accomplissement sont reçues et traitées par le cerveau. Les éléments les plus importants seront, par la suite, retenus dans la mémoire à long terme pour une éventuelle utilisation future. Notre mémoire de travail ne peut gérer que 3 ou 4 informations simultanément. Il y a donc surcharge cognitive lorsque le cerveau est amené à exécuter deux tâches au même moment comme répondre au téléphone au volant, manger en travaillant, faire ses devoirs en regardant la télé, etc. Le résultat : soit l’une des tâches est lésée au profit de l’autre, soit il y a retard de traitements.

Et au travail ? 

Au travail, la surcharge cognitive peut se traduire par de la fatigue mentale excessive, des difficultés à se concentrer, à mémoriser. À l’extrême, cela peut même être un facteur de burn-out.

Comment ménager son cerveau ?

D’après Gaëtan de Lavilleon, docteur en neurosciences, il existe certaines astuces pour se protéger des surcharges cognitives :

S’observer

La première chose serait d’essayer de s’entraîner à la métacognition. C’est-à-dire prendre conscience du fonctionnement de son cerveau à un instant donné. Par exemple si j’ai faim à 13 h, mon cerveau sait qu’il faut que j’arrête de travailler et que j’aille déjeuner. Sauf que quand je suis en surcharge cognitive, que mon cerveau reçoit trop d’informations en même temps, les signaux envoyés par mon corps ne sont pas assez forts. Il faut donc se poser la question en permanence, s’observer.

Limiter au maximum les sollicitations

Les sollicitations externes venant de machines sont la plupart du temps réglables. Le tout est de savoir s’en couper de temps en temps pour reposer notre cerveau. Avoir quatre applications de médias sur son téléphone portable, qui annoncent chacune la mort d’Aznavour, cela ne sert peut-être pas à grand-chose !

Déconnecter

Pensez également à prévoir des temps de déconnexion dans la journée. Par exemple prévoyez des créneaux pour lire vos mails à plusieurs moments de la journée. Ils ne doivent pas être lus en permanence. De même, nous sommes dans l’ère où le « multitasking » est perçu comme une qualité absolue dans les entreprises. Or notre cerveau n’est pas multitâche et est donc incapable de prendre deux décisions en même temps. Organisez votre travail en fonction des tâches à accomplir, quitte à ce que ce soit des moments courts de la journée. Mais gardez en tête qu’il faut le moins possible mener deux activités de front.

Reposer son cerveau

Pour stimuler son cerveau, il convient d’essayer d’alterner sa journée entre des tâches motivantes et d’autres démotivantes. Plutôt que de repousser toutes les tâches démotivantes en fin de semaine ! Cela permet d’activer à plusieurs moments des boules d’attention et d’être ainsi plus concentré.

Faire des pauses (et des vraies !)

Aujourd’hui, dans 90% des cas, les gens vont à la machine à café. Et très souvent, ils parlent de travail, regardent les réseaux sociaux ou leur téléphone. Dans le premier cas,  ce n’est pas vraiment différent pour notre cerveau d’une réunion de travail. Dans le second, cela revient à être derrière son ordinateur et traiter ses mails. Il est très important de faire de vraies pauses. Elles peuvent être de très courte durée, ne serait-ce que fermer les yeux quelques secondes pour laisser son esprit vagabonder.

Nous avons en effet une diminution de nos performances avec le temps. Les pauses vont permettre à notre cerveau de remobiliser un certain nombre de ressources et augmenter la concentration.

Et en tant que manager/dirigeant  ?

Les managers et dirigeants ont aussi leurs rôles : il faut en parler avec ses équipes et expérimenter collectivement ces nouvelles pratiques. Commencer par établir un état des lieux et des sujets qui sont des points clés à aborder. Le tout est de les travailler d’une manière collaborative. Même s’il y a des freins culturels, on peut améliorer beaucoup de choses. C’est un vrai travail qui doit être pris en main par l’organisation, les équipes et leur manager.

Sources :

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