Il est peu de sujet dont on parle autant que le stress et qui pourtant reste aussi méconnu.
Et le mystère s’épaissit encore quand on se pose la question du caractère positif ou négatif du stress. Le stress est-ce bon ou mauvais ?
On entend souvent la petite voix de certains managers ou collègues relativiser les effets du stress sur les collaborateurs, se voulant rassurant : « T’inquiète pas tu vas y arriver ! Je sais que tu peux le faire ! Tu n’as pas de raison de stresser, je suis déjà passé par là et j’y suis arrivé. » Et de rajouter : « Tu sais, c’est bon un petit coup de stress. »
Et disant cela les managers font référence à une réalité : nous sommes préparés pour vivre des situations de déséquilibre. A l’image des animaux, face à une agression, nous savons nous immobiliser, fuir ou attaquer. Ces réactions instinctives mettent en jeu des mécanismes complexes, et tous les symptômes observés ressemblent peu ou prou à ceux du stress.
Cependant, contrairement aux animaux qui jouent très souvent leur vie dans ces situations d’agression, nous, êtres humains, avons proportionnellement moins l’occasion de risquer de mourir. Pour autant un homme peut se trouver en situation de subir une ou plusieurs agressions extérieures – faibles ou fortes, ponctuelles ou récurrentes – et l’on parle de stress. Dans d’autres cas l’homme peut aller au-devant de situations qui le sortent de son confort et de son équilibre habituel mais sans pour autant subir ou souffrir de cette situation : c’est le cas du sportif avant le match (et on parlera d’adrénaline), de l’acteur avant le lever de rideau (et on parlera du trac), ou encore du professionnel qui aime « se mettre la pression » et travaille son dossier la veille au soir de la restitution, tout cela parce qu’il dit travailler mieux « au pied du mur ». Dans ce cas notre choix est de ne pas parler de stress positif, mais plutôt d’adrénaline.
Et en effet au travail, une personne qui nous parle de son stress évoque spontanément une situation de souffrance et de déplaisir. Alors que la capacité que nous avons à nous lancer des défis ou à nous mettre dans des situations de déséquilibre ponctuel, qu’il soit physique ou psychologique – les deux allant de pair – est fondamentalement vécue comme une recherche du plaisir.
Le plaisir est donc bien, selon nous, la frontière entre le stress dit « négatif » et toute autre ressenti que certains appellent stress positif. Ainsi le plaisir constitue-t-il aussi, de fait, le lieu de toutes les recherches : plaisir au travail, trouver du plaisir dans son corps – ne pas le traiter comme une machine et savoir l’écouter sans attendre qu’il nous fasse mal – plaisir dans l’expression de ses talents, plaisir dans l’attention que l’on porte aux autres et que les autres nous portent. D’ailleurs c’est une des hormones du plaisir, l’ocytocine qui permet d’atténuer les effets du stress – et cette hormone est aussi secrétée sous l’influence des sentiments amicaux ou amoureux.
Et si notre lutte contre le stress au travail se changeait en recherche positive de relations épanouies avec nos collègues ? Et si le plaisir retrouvé devenait la première thérapie contre le burn out ou toute forme de stress chronique ?
Avant d’ouvrir un débat plus long et pour vous inviter à l’action, voici donc un conseil pratique qui résumera bien notre parti pris : amusez-vous bien !
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